Le futur président potentiel de la Roumanie pourrait être George Simion, le candidat pro-MAGA et "persona non grata" à la fois en Moldavie et en Ukraine.
Il y a six mois, les élections en Roumanie ont été annulées de manière sans précédent en raison de l'ingérence russe et de la fraude électorale. Maintenant, alors que les Roumains se préparent à voter, un autre candidat nationaliste eurosceptique, George Simion, pourrait devenir le prochain président du pays.
Résultats de l'élection présidentielle de 2025 - Premier tour :
[1] Résultats des élections du premier tour 2025 selon Statista
Le candidat d'extrême droite George Simion a remporté une victoire écrasante, recueillant près de 4 millions de voix. Nicușor Dan, l'actuel maire de Bucarest, est arrivé en deuxième position. En revanche, Elena Lasconi, qui avait remporté le tour présidentiel annulé de novembre 2024, n'a obtenu que 2,68 % des voix.
Cependant, le succès des deux candidats n'a pas été une surprise. Comme observé lors des élections de novembre 2024, les choix électoraux des Roumains se sont de plus en plus éloignés des partis politiques traditionnels.
Maintenant, la course est devenue de plus en plus tendue, avec un résultat qui pourrait remodeler de manière spectaculaire l'avenir politique de la Roumanie.
George Simion et Calin Georgescu
George Simion a remporté un nombre considérable de voix en raison de son affiliation avec Călin Georgescu, qui a été interdit de course en raison d'allégations d'intérêts pro-russes. Paradoxalement, il y a seulement six mois, le discours de Georgescu était rempli de scepticisme envers Simion. Maintenant, les deux apparaissent ensemble lors de conférences, et Simion affirme ouvertement que Georgescu mérite d'être Premier ministre. [2]
La promesse de Simion de faire de Georgescu le prochain Premier ministre de la Roumanie l'a aidé à remporter la victoire, déclenchant des alarmes à Bruxelles et renforçant les craintes concernant l'entrée de sympathisants russes dans le futur gouvernement roumain. Le rôle stratégique de la Roumanie dans la guerre en Ukraine et dans la médiation de l'intégration de la Moldavie à l'UE pourrait être mis en péril avec un éventuel leadership de ces deux candidats.
Division possible au sein de l'Europe de l'Est
L'affiliation de George Simion avec l'ancien candidat pro-Kremlin n'est cependant pas ce qui est le plus alarmant en termes de future relation avec l'Europe de l'Est.
Les objectifs territoriaux dangereux de Simion incluent la restauration de la Roumanie d'avant la Seconde Guerre mondiale. Cela comprend des zones de Bulgarie, de Moldavie et d'Ukraine. Il est déclaré « persona non grata » dans ces deux derniers pays. Quel avenir pour la Roumanie avec un président banni d'entrer chez ses alliés voisins ? [3]
Des tensions existent également entre la Hongrie et George Simion, générées par le mauvais traitement des minorités hongroises en Roumanie par Simion.
Il est intéressant de noter qu'au début, Viktor Orban a soutenu Simion pendant la campagne. Suite à un appel avec Kelemen Hunor, le leader de l'Alliance démocratique des Hongrois de Roumanie, il est revenu sur ses déclarations précédentes. [4]
En cas d'élection de Simion, ses revendications territoriales risquent de déclencher un conflit plus large avec ses pays voisins.
Campagne à travers l'Europe
Dans une tentative désespérée de gagner le soutien des politiciens d'extrême droite à travers l'Europe, en plein milieu de la campagne, Simion a entrepris une « Tournée Européenne ». Il a visité la Pologne, la France, Bruxelles et l'Italie.
L'appréciation de Simion pour MAGA était présente à tout moment. Comme il l'a dit lors de sa visite en Pologne à Nawrocki, candidat présidentiel : « Ensemble, nous pourrions devenir deux présidents pro-MAGA ».
Quelques jours avant les élections, il a accusé le président français Emmanuel Macron de « tendances dictatoriales » sur la chaîne de télévision française CNews. Pour étayer sa déclaration préoccupante, il a affirmé que la France « a perdu sa relation avec Dieu » parce qu'elle ne défend pas les valeurs chrétiennes traditionnelles.
Fuir
Mais si George Simion avait une présence politique significative en dehors de la Roumanie, qu'en est-il de sa campagne politique à l'intérieur du pays ?
Elle n'existait pas vraiment, ou du moins pas de la manière traditionnelle d'attirer les électeurs entre les deux tours d'élection par des débats.
Simion a participé au premier débat, qu'il semble avoir perdu face à son adversaire, Nicușor Dan. Ensuite, pendant toute la semaine passée, à chaque débat où Nicușor Dan était présent, la chaise de Simion est restée vide.
Son motif ? Il a affirmé que la presse était corrompue et conspirait contre lui. Tout en donnant des communiqués de presse aux médias internationaux.
Sources :
[1]https://www.statista.com/statistics/1611858/romania-presidential-election-results-2025/
[2]https://www.digi24.ro/stiri/actualitate/politica/calin-georgescu-despre-george-simion-protejatul-meu-mai-tanar-ce-a-spus-despre-functia-de-premier-si-concedierea-bugetarilor-324044
[3]https://www.politico.eu/article/george-simion-romania-presidential-election-profile-ukraine/
[4]https://www.intellinews.com/orban-backs-away-from-far-right-romanian-presidential-candidate-simion-380525/
[5]https://www.codastory.com/polarization/when-anti-globalists-go-global-romanias-maga-revolution/
[6]https://www.politico.eu/article/romania-george-simion-accuse-emmanuel-macron-dictatorial-tendencies-france-iran-election-interference/